OURS, Mythes et Réalités

Date : Du 11 octobre au 30 juin 2014

Lieu : Muséum de Toulouse

Tarif : 8 € plein tarif, 5 € tarif réduit (enfants, étudiants, séniors, handicapés, chômeurs)

Thème : Ours

Public concerné : Pour tous !!

Temps pour une visite exploratoire complète : 1h

Description :

Deux des huit espèces d'ours naturalisé présentes

Deux des huit espèces d’ours présentes

Au sous sol du Muséum, l’exposition temporaire offre tout de suite un rendu visuel de ses modalités spatiales : chaque espace sous thématique est extrêmement bien délimité. Le premier « Du mythe.. » est situé dans une salle circulaire rouge orangé et nous invite (comme son nom l’indique) à découvrir les mythologies existantes autour de l’Ours : séducteur, monstre, magique, … De courts textes (traduits en anglais et en espagnol systématiquement) très clairs nous incitent à découvrir un aspect de cette mythologie, et sont systématiquement illustrés par des documents visuels, des documents historiques, des vidéos, des objets ou des manipulations. Le second espace logiquement intitulé « … A la réalité » propose au visiteur un portrait comparatif des 8 espèces d’ours existantes (du « terrifiant » grizzli au « mignon » panda) et ceci à travers sa place dans l’arbre phylogénétique, les différentes boites crâniennes et les 8 espèces « empaillées ». Pour parfaire notre connaissance de ces espèces, deux bornes multimédias invitent à partir à la recherche de chaque espèce d’ours au travers d’un parcours progressif. Enfin, une salle de projection construite à la manière d’une « grotte » montre une année de vie de l’ours brun. L’espace juxtaposant « Histoire d’ours Histoire d’homme » décrit les relations chaotiques, fluctuantes entre l’ours et l’homme et comment leur deux Histoires sont liées. L’espace suivant « Vivre ensemble » nous expose l’enjeu de la réintroduction de l’ours dans son milieu naturel et nous montre les territoires des ours pyrénéens. On y voit les dernier ours de souche pyrénéens « Papillon » (Hahahaha !)  et la tristement célèbre Cannelle. L’exposition conclut enfin avec l’espace « Animal Miroir » qui met en valeur les ressemblances entre hommes et Ours.

Critique :

Difficile ici de trouver des points négatifs majeurs, commençons donc par montrer pourquoi cette exposition est à voir, en famille, seul ou avec des amis.

L’exposition propose énormément de médiations. Ne serait-ce qu’en dehors de l’espace d’exposition lui même : conférences, concours photos, expositions parallèles, journées, contes, projections, animations. Qu’on se le dise : le thème majeur de l’automne au Muséum de Toulouse, c’est l’Ours !! A l’intérieur de l’exposition, on trouve de tout : des manipulations ludiques, des monstrations d’objets habilement mises en scène (les pièges à ours sont à leur place : sous vos pieds !), des vidéos dont l’installation sonore permet de ne pas parasiter l’environnement sonore de l’exposition, des outils multimédias bien exploités (une liberté d’exploration limitée mais qui permet l’accès à un contenu satisfaisant), des squelettes, des panneaux, des illustrations, des décors réfléchis : il y a de quoi satisfaire tout le monde !! Tandis que les enfants découvriront l’univers des plantigrades grâce aux manipulations ludiques (ludique certes, mais pas trop non plus : il y a derrière chaque ludisme un message qu’il est facile de s’approprier), les parents eux, possèdent les clefs du savoir que leur transmet l’exposition et pourront à leur tour compléter le savoir de leurs enfants.

médiations

Objets, panneaux, vidéos, ludisme : des médiations en veux tu en voilà !

Il n y a aucun abus d’un type de médiation, on ne cède pas ici au tout ludique ou au tout multimédia. Et chaque type médiation est utilisée convenablement en fonction du savoir ou du message à transmettre. Notons également la présence de plusieurs médiateurs humains, qui interviennent spontanément ou à la demande du visiteur et qui adaptent leur discours à leur public : tandis que l’une nous raconte (à nous étudiants) les fêtes de l’Ours dans les Pyrénées (dont la vidéo dans l’exposition donne envie d’y assister, pas tellement d’y participer), l’autre s’assoira avec une famille en face de Cannelle pour raconter son histoire et la vie de ses congénères. La médiation humaine est extrêmement importante de par l’efficacité de l’aspect orale dans la transmission d’un savoir : profitez en au Muséum ! D’autant plus que nous ne sommes pas ici dans le cadre d’une visite de groupe ce qui nous laisse la liberté d’en profiter ou non !

Évoquons maintenant les quelques point négatifs de l’exposition, car, soyons tatillons, il y en a. Prenons par exemple le guide papier pour les enfants (il y en a un, et ça c’est toujours bien). Celui-ci, malgré son illustration colorée reste un simple QCM composé de 9 questions. Bon, on a déjà trouvé mieux. Remarquons toutefois que si la qualité du contenu de ce guide papier laisse à désirer, c’est peut etre tout simplement parce que cette médiation dans cette exposition multimodales parait superflue, et que l’enfant (et son parent) n’en a pas nécessairement besoin pour s’intéresser de plus près au contenu de l’exposition.

Les traductions systématiques de chaque texte alourdissent la lecture et, du coup, limitent l’attractivité de ces textes (je vous avais prévenu, je suis tatillon). Les textes dans les expositions ne sont pas lus par tous, il est donc important d’arriver à y attirer le plus grand nombre.

Enfin, pour en finir avec ces quelques critiques (très légères) remarquons également que le muséum cède à la mode de l’immersivité (où l’on cherche à nous « plonger » dans un univers), certes efficace pour rapprocher le visiteur émotionnellement  du thème exposé mais qui a tendance à plonger le visiteur dans l’obscurité. Il fait sombre entre les éléments d’expositions ! (d’où la qualité des photos : les flashs sont interdits dans l’exposition).

Cannelle, à droite, star de l'exposition, et deux de ses congénères pyrénéens

Cannelle, à droite, star de l’exposition, et deux de ses congénères pyrénéens

En Bref :

Une exposition à voir ! Des médiations appropriées, des médiateurs compétents, une offre complète et satisfaisante. Vous cherchez une exposition à voir en famille ou entre amis ? Vous l’avez trouvé : Ours, Mythes et Réalités.

Note :

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MONDES ELECTRIQUES à l’Espace EDF Bazacle

Date : Du 1er octobre au 5 janvier 2014

Lieu : Espace EDF Bazacle

Tarif : GRATUIT

Thème : Électricité

Public concerné : Adulte surtout, enfant avec le guide papier

Description :

L’exposition vous accueille avec une belle arche portant son nom, à la manière de celle qui séparait les espaces des grandes expositions universelles. A ce moment là, le visiteur comprend immédiatement qu’il est invité à plonger dans l’histoire de l’électricité. Car c’est bien de ça dont il s’agit ici : l’électricité est un patrimoine, elle possède une histoire riche, suscite des enjeux politiques internationaux, a fait fantasmer de nombreuses générations. Vous ne comprendrez pas dans cette exposition son fonctionnement, mais vous apercevrez tout ce qu’elle a pu engendrer et ce qu’elle engendrera par la suite.

L’exposition est donc construite en plusieurs parties : « la fée en son palais et l’électricité rêvée » nous offre un panel des fantasmes soulevés par son développement, « Panorama d’un monde inégal » nous montre des images de la débrouillardise des pays qui ne sont pas complétement électrifiés, enfin « Quand la lumière s’absente » présente des archives et des images de blackout, et de la gestion de l’électricité en temps de guerre.

Critique :

Panneaux Photos Pancartes : Une mise en scène intelligente qui a du sens

Panneaux Photos Pancartes : Une mise en scène intelligente qui a du sens

L’exposition est en fait conçue sur le modèle d’un cabinet de curiosité : on y voit un vieux frigo radio, la toute première station multimédia (projecteur, phonographe, et radio) (Steve Jobs n’a rien inventé !), des appareils électriques censés être des dispositifs médicaux, des lampes utilisées en temps de guerre, etc… Un très beau cabinet de curiosité : la scénographie lumineuse est très soignée, les espaces sont délimités par le mode d’affichage des panneaux. En effet, dans la section de l’inégalité face à l’électricité, les photos sont présentées sur des pancartes de manifestants.

La section blackout nous invite dans un espace sombre dont la lumière s’éteint de temps en temps. En plein milieu de cette section une ossature rectangulaire métallique est parcourue d’un néon qui diffuse une lumière vacillante très « électrique ».

La partie "Black-out" : une immersion lumineuse !

La partie « Black-out » : une immersion lumineuse !

Enlevons quelques minutes cette scénographie magnifique, il nous reste en fait une expositions d’images et de films d’archives, d’objets d’un ancien temps. Il s’agit globalement, pour les trois quarts de l’exposition, d’une exposition dite « de panneaux » et de photos. Et ça, c’est quand même bien dommage ! On aurait aimé voir en fonctionnement ces anciens appareils électriques, on aurait aimé tester la brosse à cheveux électrique, on aurait aimé monter nous même la « bouteille lampe » (dispositif utilisé par les régions défavorisées pour crée une lumière diffuse), on aurait aimé voir des maquettes de ces projets fous imaginés au début de l’électricité.

La seule manipulation de l'exposition : un bouton poussoir !

La seule manipulation de l’exposition : un bouton poussoir !

Et c’est là où l’exposition perd son jeune public qui, passée la première zone où l’on trouve le plus d’objets « farfelus », sera lassé par les textes trop nombreux et trop longs. Un petit guide jeu assez bien fait a été crée à leur destination et semble indispensable pour capter le plus longtemps possible son attention. Parents, n’oubliez pas de le prendre à l’entrée de l’Espace EDF Bazacle, c’est gratuit ! Un petit point chagrine les sens dans l’exposition : alors que l’installation lumineuse nous immerge dans un monde coloré, chaleureux, ou glacial, le fond sonore est un brouhaha crée par les vidéos et les dispositifs sonores qui parsèment l’exposition, ce qui, dans certains espaces moins délimités spatialement, se révèle assez gênant. Remarquons également le très beau catalogue de l’exposition, dû au gros travail d’archives !

En Bref :

De très beaux panneaux de vieilles couvertures de "Sciences et Vies" qui montre de nombreux projets fous ! A voir !

De très beaux panneaux : Vieilles couvertures de « Sciences et Vies » qui montre de nombreux projets fous ! A voir !

Une exposition où l’électricité n’est pas un objet de sciences, mais un objet d’art et d’histoire. Un très beau cabinet de curiosité, mais qui reste malheureusement un cabinet de curiosité.

Note :

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Pourquoi ?

Après avoir travaillé longuement sur deux expositions ( Univers de Particules au CERN et La plante idéale à EDF Bazacle ), mon intérêt pour les expositions scientifiques grandit. Je cherchai donc sur le web un site référençant les expositions scientifiques à visiter sur Toulouse. Le résultat fut décevant : des sites mal actualisés, des référencements peu clairs, des descriptions très limitées, etc. Je décidai donc de lancer un blog sur lequel le visiteur lambda pourra au fil des mois trouver une exposition scientifique sur Toulouse à visiter.

Chaque article du blog décrira une exposition et délivrera donc :

– les renseignements utiles (lieux, dates, tarifs, etc.)

– Le thème de l’exposition : botanique, espace, eau, électricité, etc..

– Un barème d’appréciation (tout personnel qu’il peut être) : une exposition notée par un atome est à éviter, cinq atomes indiquent une exposition à ne pas manquer, à voir et à revoir.

– Une critique détaillée : J’y traiterai de la forme autant que du fond, mais surtout de comment la forme s’est adaptée au fond.

– Le public concerné : Les séniors ne seront-ils pas désabusés par un ludisme forcené ? Le jeune public pourra t’il y apprendre quelque chose ?

Très bientôt, le premier billet sur la toute nouvelle exposition de l’espace EDF Bazacle « Mondes Électriques »  va être posté !